Avec le développement des usages collaboratifs du numérique et de nouvelles pratiques d’animation des groupes, des nouvelles compétences deviennent nécessaires. Nous les avons regroupées sous le terme de facilitation numérique.
Quel est le périmètre de la facilitation numérique ?
La facilitation, tout d’abord, est une compétence pour favoriser la dynamique, la bienveillance et l’efficacité individuelle et collective. Elle est assez proche de l’animation, du leadership participatif ou du coaching d’équipe. Elle est souvent associée à un événement ponctuel (un atelier, un séminaire) mais peut être mobilisée pour un accompagnement de long terme ou une formation. On parle alors de leader-facilitateur ou de formateur-facilitateur.
Dans cette famille très française de la facilitation (il n’y a pas vraiment d’équivalent en anglais), la compétence de facilitation graphique est de plus en plus connue et utilisée. Il s’agit alors d’utiliser le dessin pour rendre les pensées plus visuelles, et ainsi soutenir la qualité d’un travail en groupe.
De même, la facilitation numérique va consister à aider un groupe à choisir et à utiliser les bons outils numériques avec les bonnes méthodes de collaboration.
De quelles compétences est-elle composée ?
La facilitation numérique est une compétence socio-technique à l’image de l’encadrant technique dans une entreprise d’insertion. Il est à la fois éducateur spécialisé et compétent dans un métier technique (mécanique, agriculture, bâtiment …).
Pour se lancer dans cette direction, il faut d’abord avoir le goût des autres, dans le sens d’aimer soutenir les personnes et les groupes. Et il faut bien sûr une certaine affinité avec le numérique.
La facilitation numérique nécessite donc :
.d’avoir un culture générale des outils collaboratifs
.d’en connaître certains de manière plus approfondie (si possible au moins un pour chaque besoin essentiel de collaboration pour avoir une boîte à outil complète)
.de bien connaître les principes et les méthodes de la facilitation
.d’avoir des compétences en formation pour soutenir l’inclusion de tous les acteurs dans les usages collaboratifs
.de savoir accompagner des groupes et des personnes
Où a-t-on besoin de facilitation numérique ?
Dans les consciences d’abord. Les usages collaboratifs du numérique étant de plus en plus nombreux, pour le meilleur et pour le pire, c’est à chaque acteur d’être au moins vigilant et si possible proactif pour mettre de l’huile dans les rouages et/ou les améliorer.
Puis dans la plupart des projets, équipes, réseaux et organisations, de la plus petite association aux grandes multinationales, en passant par des collectifs informels et même dans la vie privée (organisation de séjours en famille ou entre amis, accompagnement scolaire, …)
Il n’y a pas forcément besoin d’être le responsable d’une équipe ou d’un projet, même si cela peut aider. Tout membre d’une équipe peut exercer son pouvoir de bienfaisance pour un meilleur dialogue, une synergie co-constructive, entre les usages numériques collaboratifs et les besoins et aspirations de croissance de l’équipe.
Chacun-e peut proposer un nouvel usage et/ou un nouvel outil. L’apport de la facilitation numérique est d’attirer l’attention et de donner des moyens pour que ce changement soit vraiment au service de l’équipe et de ses acteurs.
Des compétences en facilitation numérique seront ainsi utiles pour contribuer à la réussite d’une équipe à laquelle on appartient mais aussi pour créer de nouvelles équipes et communautés.
C’est dans ce sens que cette compétence peut être mobilisée dans de très nombreuses situations professionnelles et augmenter le pouvoir d’agir de chacun grâce à la puissance de la dynamique collective.
Dans le domaine de la formation par exemple, cela peut aider à rendre des formations plus interactives, voire même à créer et accompagner des groupes de pratiques et d’apprentissages.
La facilitation numérique peut devenir une nouvelle corde à son arc ou son nouvel arc.